Quand un bébé est hospitalisé
Le 17 novembre 2021 était dévoilée la Charte du nouveau-né hospitalisé [1], dont le but est de préserver/favoriser le lien d’attachement entre le nouveau-né et sa famille, dès les premiers instants de vie.
On sait en effet combien l’hospitalisation d’un bébé, si elle implique la séparation d’avec ses parents, peut être traumatisante et avoir des séquelles durables.
C’est pourquoi la Charte dit que tout doit être mis en œuvre pour que le nouveau-né hospitalisé bénéficie « 1/ de la présence continue, dès sa naissance, sans restriction, 24h/24, d’au moins l’un de ses parents, ou d’une personne de confiance ; 2/ des meilleures conditions pour créer le lien d’attachement avec ses parents (contact physique, bercement, échanges vocaux, alimentation) qui améliorent son état de santé et son bon développement […] 7/ de la participation de ses parents aux soins qu’il reçoit avec l’accompagnement des professionnels de santé ; 8/ du rôle protecteur de ses parents dans la prise en charge de l’inconfort et de la douleur en étroite coopération avec les soignants ».
Plusieurs points concernent l’allaitement puisqu’il est dit que le nouveau-né hospitalisé doit aussi bénéficier : « 4/ du colostrum maternel, sans restriction d’âge gestationnel ou de poids » ; « 5/ de la possibilité de téter au sein ou au biberon, aussitôt qu’il montre la capacité de le faire, sans restriction d’âge gestationnel . »
Profitons-en pour rappeler que ce ne sont pas seulement les nouveau-nés, mais bien tous les enfants, qui devraient bénéficier de cela. Pour celles et ceux qui ont de la mémoire, cette Charte rappellera la circulaire n° 83-24 du 1er août 1983 relative à l’hospitalisation des enfants [2] (1983, oui…) qui demande entre autres de développer « l’admission conjointe ‘mère ou père/enfant' », et de « prévoir l’existence de chambres conçues à cette fin à l’occasion de toute construction ou rénovation ». Par ailleurs, « les parents doivent pouvoir assister aux soins médicaux et infirmiers s’ils le souhaitent ».
Circulaire remise à l’honneur en 2004 par la circulaire DHOS/O1/DGS/DGAS n° 2004-517 du 28 octobre 2004 relative à l’élaboration des SROS de l’enfant et de l’adolescent [3], qui dit notamment que « la place des parents, leur information, leur présence auprès de leur enfant, leur participation active aux soins sont reconnues et assurées au sein de l’établissement de santé, quels que soient le moment et le lieu ».
Les parents devraient pouvoir, sans avoir à se battre, rester avec leur enfant, dormir sur place, être là quand il se réveille de l’anesthésie, être présents pendant les soins douloureux, etc.
Certes, depuis 1983, il y a eu beaucoup de progrès. Mais combien de parents témoignent encore aujourd’hui qu’on les a empêchés de rester avec leur enfant à l’hôpital (« non, on n’a pas de chambre mère/enfant », « il y en a, mais aucune n’est libre »), ou qu’ils ont dû dormir par terre ou sur un fauteuil, qu’on n’a pas voulu qu’ils soient là au moment de l’anesthésie ou du réveil, etc.
D’où l’importance pour les parents de connaître les textes cités, pour connaître leurs droits et ceux de leur enfant en cas d’hospitalisation [4].
Éditorial du n° 130 d’Allaiter aujourd’hui, janvier 2022.
[1] https://solidarites-sante.gouv.fr/IMG/pdf/charte_du_nouveau_ne_hospitalise.pdf
[2] https://www.sparadrap.org/sites/default/files/inline-files/Circulaire83_0.pdf
[3] https://solidarites-sante.gouv.fr/fichiers/bo/2004/04-52/a0523394.htm
[4] Voir aussi le travail de l’association Sparadrap, en pointe sur le sujet depuis de longues années et qui recense sur son site tous les textes officiels : https://www.sparadrap.org/parents/droits-de-lenfant-soigne-hospitalise/textes-officiels-en-savoir-plus