Tirer son lait

Tirer son lait

Chaque fois qu’une mère est séparée de son bébé, quelles que soient les raisons et la durée de cette séparation (bébé prématuré ou hospitalisé, absences occasionnelles, reprise du travail), si elle l’allaite, elle peut souhaiter qu’il continue à recevoir la meilleure nourriture possible, à savoir son propre lait. Dans ce cas, elle devra tirer du lait qui lui sera donné en son absence.

On pense alors obligatoire d’acheter ou de louer un tire-lait. Pourtant, comme le dit une consultante en lactation, « on oublie que tirer son lait à la main est ce qu’il y a de plus pratique, de plus silencieux, de plus économique et de plus hygiénique (pour peu que l’on se soit lavé les mains au préalable). C’est un coup de main qui s’apprend vite et peut rendre de grands services ». Montrer aux nouvelles mères comment tirer leur lait à la main fait d’ailleurs partie des critères d’attribution du label IHAB aux maternités.

Tirer son lait ne doit pas faire mal. Si c’est le cas, il est probable que la technique ou le tire-lait employé ne sont pas les bons.

La location d’un tire-lait électrique (préférer un tire-lait moderne double pompage) est remboursée par la sécurité sociale.

Il ne faut pas s’inquiéter si, les premières fois, on n’obtient rien ou seulement quelques gouttes (c’est pourquoi tirer son lait pour vérifier si l’on a du lait ou non est une très mauvaise idée !) : après un petit temps d’apprentissage, le lait jaillira aussi dans le tire-lait.

Pour conserver ce lait tiré, on peut bien sûr acheter tout un tas de récipients ad hoc, mais on peut tout aussi bien utiliser des sacs à glaçons, des petits pots pour bébé en verre, des pots à confiture, des pots à yaourt en verre, des petites bouteilles de jus de fruit, etc.

Le lait maternel se conserve beaucoup mieux et plus longtemps qu’on ne le croit généralement, notamment au réfrigérateur (sachant que le lait simplement réfrigéré est à préférer au lait congelé, car la congélation détruit certains de ses facteurs anti-infectieux). Voir le Tableau comparatif des durées de conservation du lait.

Pour éviter le risque de perturbation de la succion pouvant être engendrée par le biberon, le lait peut être donné au bébé dans d’autres récipients : cuillère, pipette, seringue à médicaments, petit gobelet sans couvercle, tasse à bec, paille…

Je me souviens d’une anthropologue racontant avoir vu une femme d’une contrée reculée tirer son lait à la main, le recueillir dans la paume de l’autre main pour le verser directement dans la bouche de son bébé trop faible pour téter.

Et si l’on revenait nous aussi à plus de simplicité au lieu de nous encombrer de tout un matériel qui complique souvent l’allaitement au lieu de le faciliter ?

 

Extrait de L’allaitement de A à Z, collection 1001 bébés, Érès, 2018.

 

Ci-dessous : Laura Breiling, Working Mom

A propos de l'auteur

Claude Didierjean-Jouveau

Animatrice de La Leche League France, rédactrice en chef de la revue "Allaiter aujourd'hui !" Auteur de plusieurs ouvrages sur l'allaitement, la naissance et le maternage.

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