L’allaitement est éco(bio)logique !
Aujourd’hui, au lendemain de la COP21 (éditorial d’Allaiter aujourd’hui n° 106, janvier 2016), c’est le moment d’affirmer avec force que oui, allaiter est un geste éco(bio)logique.
Oui, le lait de femme est une ressource naturelle mondiale à protéger. Il est fabriqué par les mères dans les quantités exactes que réclament les bébés, sans gaspillage et sans peser sur l’environnement. Son empreinte carbone, si l’on devait la calculer, serait sûrement très proche de zéro !
Oui, le bébé allaité est le premier des locavores : sa nourriture va directement du producteur au consommateur, sans aucun intermédiaire !
Oui, l’allaitement a un impact environnemental dans de nombreux domaines : conversion énergétique, démographie, pollution et déforestation…
L’allaitement abaisse les besoins en produits laitiers, ainsi que les besoins en matières premières et les pollutions induites par la fabrication [1], le transport et l’utilisation des laits industriels pour nourrissons.
L’allaitement ne demande ni eau pour préparer et nettoyer les biberons, ni combustible pour chauffer cette eau [2]. Il diminue la prévalence des maladies, et donc l’utilisation de médicaments. Il est en outre un facteur de régulation démographique.
Comme l’écrit IBFA, « nous préconisons l’investissement dans les énergies renouvelables et durables pour éviter la pollution de l’air qui provoque des maladies respiratoires chez des milliards de personnes. Or, nous devrions aussi investir dans une ressource naturelle, renouvelable et durable – l’allaitement maternel. Mais il faut une volonté politique et des mesures concrètes, car l’allaitement n’est pas uniquement une affaire de femmes : protéger, promouvoir et soutenir l’allaitement est une responsabilité de toute la famille, de toute la société ».
[1] Il faut environ 940 litres d’eau pour produire un kilo de lait entier liquide. Un kilo de lait donne 200 grammes de lait en poudre et il faut donc 4 700 litres d’eau pour fabriquer un kilo de lait en poudre. Cette donnée, ainsi que beaucoup d’autres, se trouve dans la brochure qu’IBFAN a publié avant la COP21, Changement climatique et santé.
[2] On estime que l’alimentation artificielle d’un enfant consomme 73 kg de bois (ou l’équivalent énergétique) par an (pour faire bouillir biberons et tétines et chauffer l’eau), 3 litres d’eau par jour (1 litre pour diluer la poudre, 2 litres pour faire bouillir biberons et tétines). Pour 3 millions de bébés nourris au biberon, 450 millions de boîtes de lait sont utilisées chaque année, ce qui représente des milliers de tonnes de métal et de carton.