La « question de confiance »

Extrait de l’Album tendresse de la nouvelle maman.

La confiance en ses capacités en tant que parent est une denrée précieuse, facilement battue en brèche.
Quand on devient parent, on se trouve tout à coup la cible de critiques et/ou de recommandations de tout un chacun : la mère, la belle-mère, la grand-mère, la meilleure amie (même si elle n’a pas elle-même d’enfants…), la voisine, le médecin, le collègue de bureau.
Tout le monde se sent autorisé à donner son avis sur ce qu’il faut faire et ne pas faire avec le bébé. Jusqu’à la vieille dame qu’on croise sur le trottoir, qu’on ne connaît ni d’Eve ni d’Adam, mais qui va faire une remarque sur le fait que « ce bébé devrait avoir un bonnet »…
Pourtant, les vrais « experts » de l’enfant, ce sont bien ses parents. Ce sont eux qui le connaissent le mieux (ne dit-on pas « je le connais comme si je l’avais fait » ?!), qui savent ses besoins et la façon d’y répondre, qui ont observé ses réactions dans telle ou telle circonstance.
Bien sûr, rien n’interdit de s’informer, de demander conseil, car on peut être très désemparé devant un nouveau-né.
Mais il faut bien choisir les personnes auxquelles on demande conseil. Si, au lieu de la renforcer, elles sapent systématiquement la confiance en soi des nouveaux parents, mieux vaut les fuir aussitôt ! Et s’adresser plutôt à quelqu’un qui aura fait sien l’avertissement du psychanalyste Daniel Stern aux professionnels de l’enfance [1] : « Il ne faut jamais critiquer une mère. Elle sait mieux que vous ce qui ne marche pas, les mères sont parfaitement compétentes pour regarder ce qui se passe autour d’elles. »

[1] Dans Naître et grandir autrement, éditions Desclée de Brouwer, 2001.